Notre langue créole est la recomposition de mondes diffractés. Il est temps en effet que les langues créoles soient au cœur, à l'épicentre et non plus en périphérie ou en ultrapériphérie de l'enseignement. Notre collègue Tematai Le Gayic aime à dire que la France hexagonale est l'outre-mer de nos pays. Et c'est au cœur de La Réunion, de la Martinique, de la Guadeloupe, de Mayotte et de la Guyane que nous nous adressons au monde. C'est de notre épicentre que doit se décider ce qui est bon pour nous. Or l'enseignement des langues et de la culture régionales est bon pour la réussite scolaire de nos enfants, puisque toutes les expérimentations prouvent que les classes bilingues possèdent un taux de réussite plus élevé que les classes non bilingues.
Je profite du temps qui m'est accordé pour saluer le travail des professeurs des écoles qui ont compris l'importance de l'enseignement des langues régionales. Plus de 400 sont habilités à l'enseignement des langues créoles dans le premier degré. On compte trente-deux titulaires du Capes en langues créoles et deux agrégés dans l'académie de La Réunion. Je salue aussi le travail des enseignants militants qui n'ont jamais baissé les bras pour que nos langues soient acceptées et considérées :