En octobre dernier, nous auditionnions celui qui était alors ministre de l'éducation nationale et qui déclarait : « Je soutiens les langues régionales et leur apprentissage, d'autant plus qu'elles permettent souvent l'apprentissage du français. » Ces mots, madame la ministre, sont ceux de votre prédécesseur, devenu depuis votre Premier ministre, Gabriel Attal. Au-delà de nos différences politiques, jamais un ministre de l'éducation n'avait affirmé de façon aussi déterminée et appuyée son soutien à l'enseignement des langues régionales. Les scientifiques et les linguistes, eux aussi, s'accordent à dire tous les bienfaits de l'enseignement bilingue. Ainsi, le bilinguisme que proposeraient les enseignements de langues régionales serait bénéfique pour les capacités de mémorisation et de compréhension, mais il permettrait aussi d'accroître la densité de matière grise, en raison de la sollicitation de fonctions exécutives générales résultant de la bascule d'une langue à l'autre.
Mes chers collègues, priver l'enfant de l'expression dans sa langue première, n'est-ce pas le priver de sa spontanéité ? Or la spontanéité, selon les experts, est cette capacité fabuleuse qu'ont tous les enfants dès la naissance. « Les enfants ne sont ni des vases à remplir, ni un feu à allumer : ils sont un foyer ardent à ne pas éteindre. » Ce sont les mots d'André Stern.