Elle m'oblige à vous parler du rôle qu'a joué ma langue, le créole réunionnais, dans mon parcours. Comme pour beaucoup, elle m'a redonné confiance, elle m'a fait découvrir l'amour du beau, elle m'a redonné goût au savoir. En m'intéressant de près à la grande littérature réunionnaise – oui, il en existe une – j'ai découvert celui qui allait devenir pour moi le maître des bons mots, Georges Brassens. C'est avec son œuvre que j'ai découvert l'ampleur et la richesse de la langue française, de Villon à Ronsard en passant par Lamartine. Je peux l'affirmer : ma langue créole a été la passerelle vers ces poètes de génie que j'aurais été bien malheureux de ne pas découvrir.