« Ne laissons pas nos rois et nos reines devenir fous dans le jeu d'échec scolaire. » Ces paroles, à elles seules, caractérisent l'esprit de cette proposition de loi, dans laquelle il est question de la réussite scolaire et des moyens de lutter contre le décrochage scolaire et l'illettrisme. Dans nos pays dits d'outre-mer, l'illettrisme atteint jusqu'à 30 % alors qu'il n'est que de 11 % dans l'Hexagone. De même, les taux de décrocheurs y sont nettement supérieurs. A-t-on tout essayé ? A-t-on usé de tous les outils dont nous disposons pour raccrocher les décrocheurs ?
Nous avons souvent cette fâcheuse tendance à aller chercher loin des solutions qui sont à portée de main. Et si la solution était tout simplement cette langue dans laquelle nos parents nous ont éduqués et que l'enfant entend dès son plus jeune âge ? Si la solution était cet inestimable héritage culturel que sont nos langues créoles maternelles et paternelles ? Ancien décrocheur, ayant moi-même connu un parcours scolaire singulier, je sais que ma langue créole et ma culture régionale m'ont sauvé d'une noyade quasi certaine dans le bassin de l'ignorance. Cette proposition de loi se veut une bouée de sauvetage pour combattre fermement le décrochage et l'illettrisme.