L'inscription dans la Constitution du système de sécurité sociale doit justement améliorer sa reconnaissance. Elle doit également offrir un point d'appui à sa défense et à sa promotion, contre celles et ceux qui le remettent en question ou qui contestent son universalité.
Même si leurs combats sont les mêmes, les adversaires de la sécurité sociale ne se ressemblent pas. À l'évidence, l'extrême droite en fait partie : elle n'était pas représentée dans le Conseil national de la Résistance et il est normal qu'elle n'aime ni la sécurité sociale ni la proposition que défend Pierre Dharréville aujourd'hui. Parmi eux se trouvent également, n'ayons pas peur de le dire, les comptables de Bercy qui, depuis des années, rêvent de rapatrier dans le giron de l'État les dépenses de sécurité sociale. Enfin, les acteurs privés considèrent comme une anomalie terrible que des milliards d'euros échappent aux règles du marché.
En votant la constitutionnalisation, nous renouerons avec l'idéal de démocratie sociale que défendait Jean Jaurès : non seulement nous défendrons la sécurité sociale, mais nous la généraliserons et couvrirons de nouveaux risques.
Vous l'aurez compris, les députés Socialistes et apparentés voteront pour ce texte proposé par le groupe GDR. Et puisqu'en cet instant, un socialiste s'adresse à un communiste, je citerai l'un de nos illustres prédécesseurs, qui avait lui-même réussi la jonction entre ces deux sensibilités politiques. Léon Blum déclarait ainsi que « Toute société qui prétend assurer aux hommes la liberté, doit commencer par leur garantir l'existence. » En inscrivant la sécurité sociale dans notre Constitution, nous ferons honneur à son exigence.