Pour plus de 80 % des Français, la santé constitue une priorité. Pourtant, près de 60 % d'entre eux estiment que le système fonctionne mal, avec 22 millions de personnes qui vivent dans un désert médical. Cette situation a des conséquences dramatiques, car là où la démographie médicale se dégrade, on observe un taux de surmortalité supérieur à la moyenne nationale. C'est le cas dans mon département de la Gironde.
Pour attirer l'attention du Gouvernement sur ce délabrement de notre système de santé, les professionnels enchaînent, sans succès, les grèves et les manifestations. C'est le cas aujourd'hui des pharmaciens, à qui j'adresse le soutien de mon groupe. Ils réclament, légitimement, des revalorisations financières, donnent l'alerte à propos des pénuries de médicaments, dénoncent les risques d'une libéralisation de la vente en ligne et la multiplication des fermetures d'officines – 100 fermetures supplémentaires prévues en 2024, dont 30 dans ma région, l'Aquitaine. Nous attendons du Gouvernement qu'il apporte des réponses à cette profession si importante pour nos territoires ruraux.
Toujours dans le but de tirer la sonnette d'alarme, les malades, leurs familles, les professionnels de santé et les associations soutiennent l'institution de journées mondiales consacrées à telle ou telle maladie – on en compte environ 80 par an –, comme celle d'aujourd'hui, la Journée mondiale de lutte contre la sclérose en plaques.
Parallèlement à cette situation médicale alarmante, les finances de la sécurité sociale demeurent inquiétantes, malgré les incessants coups de rabot portés par le Gouvernement aux allocations familiales et plus généralement à la solidarité, qu'il s'agisse du déremboursement des frais médicaux, de la scandaleuse réforme des retraites ou de l'injuste réforme du chômage à venir.
Bien que les Français soient parmi les habitants les plus taxés au monde, ils découvrent, médusés, que ce gouvernement, de même que les précédents, est incapable de mettre un terme au déficit de la sécurité sociale. Ce dernier s'élevait, en 2023, à 8,8 milliards d'euros. La dette accumulée par la Cades, la Caisse d'amortissement de la dette sociale, atteint désormais 145 milliards d'euros ! Les Français ont donc raison de se demander où va leur argent.
La Cour des comptes fournit un élément de réponse dans un rapport particulièrement sévère qui pointe l'absence de maîtrise des finances, le déséquilibre budgétaire, le montant des dettes non recouvrées et l'explosion de la fraude, contre laquelle rien n'est fait. La Cour n'a pas pu certifier les comptes pour 2023 de la Caisse nationale des allocations familiales. Les Français peuvent donc aussi s'interroger sur l'efficacité du plan de lutte contre la fraude annoncé en grande pompe par Gabriel Attal.
Il y a quelques années déjà, Marine Le Pen,…