Il est des conquêtes qui obligent même celles et ceux qui, des décennies plus tard, se retrouvent en mesure de préserver et d'étendre des droits arrachés par leurs prédécesseurs. L'heure est au renouvellement du compromis historique qui a vu naître la sécurité sociale dans le tumulte des conquêtes qui succéda au chaos destructeur de la guerre.
Beaucoup de parlementaires – des gaullistes aux communistes – ont épousé cet héritage aux prémices de leur engagement. C'est pourquoi nous pouvons et devons nous retrouver autour de ce texte. En répondant à l'invitation de nos collègues du groupe GDR, nous nous inscrivons dans les pas de ceux qui ont créé la sécurité sociale.
J'invoque l'histoire, mais c'est au présent et à l'avenir qu'il nous faut songer, parce qu'il est des conquêtes qui peuvent être brisées en un rien de temps. Graver dans le marbre de la Constitution la sécurité sociale, c'est empêcher qu'un jour, si d'aventure et par malheur la marée de boue brune venait à submerger le pays, elle n'emporte avec elle tout l'édifice social et démocratique construit au fil des années.
Au regard de la violence des injustices et de la brutalité des inégalités, la sécurité sociale est un impératif du présent. La sécurité sociale, c'est la plus belle des sécurités. C'est une fierté patriotique, un modèle envié partout sur la planète – un peu notre carte d'identité républicaine.