Nos collègues communistes tiennent de leur passé une part importante de leur légitimité historique ; ils la convoquent aujourd'hui pour nous proposer de graver la sécurité sociale dans le marbre de la loi suprême. Au nom de mon groupe, je les en remercie.
Je parle d'histoire, la grande, celle que l'on découvre dans les comptes rendus de séances qui habitent notre bibliothèque. Mais je veux aussi évoquer nos histoires plus intimes, parce que les conquêtes sociales et démocratiques se mêlent à notre héritage familial. J'ai une pensée pour mes grands-parents, nés à l'aube des années trente et adolescents au lendemain de la guerre. Après les larmes de peine et d'effroi du conflit, ils ont vu éclore celles de la Libération, joyeuses et pleines d'espoir. Elles célébraient non seulement la libération d'un territoire débarrassé du totalitarisme nazi, mais aussi la naissance d'une société nouvelle. Je ressens du haut de cette tribune un sentiment de dette à leur égard et à l'égard de toutes les générations qui nous ont transmis ce patrimoine à la valeur inestimable pour nos vies et pour la nation. Voter ce texte, c'est montrer notre fidélité à cette histoire commune, à ces histoires partagées.