Lorsqu'on ne peut obtenir un rendez-vous chez le médecin avant quinze jours ou un mois, cela représente à l'évidence un éloignement de la République jusque dans le corps des gens. Il faut affronter d'urgence ce problème. Cela étant, l'ajout de cette quatrième année est placé sous le signe de l'ambiguïté : le fait-on pour répondre à une nécessité pédagogique, comme cela nous est présenté ? Plus on avance dans le débat, plus on constate que cet habillage dissimule une visée purement fonctionnaliste : envoyer une main-d'œuvre contrainte pour boucher les trous dans certains territoires. Nous devrions plutôt réfléchir de manière démocratique au fonctionnement de la médecine généraliste. Si on veut un service civique pour tous les jeunes, qu'on le dise et qu'on le fasse ! Mais pourquoi serait-ce réservé aux étudiants en médecine, dont la formation va s'étendre sur une dixième année en partant de sept à l'origine ?
Monsieur Martin, vous avez dit que faire tourner l'hôpital était une vocation. C'est le problème ! De nombreux salariés, à tous les niveaux de l'hôpital mais aussi dans des secteurs tels que l'enseignement ou la logistique, exercent leur métier par vocation. Or, le poids hiérarchique, les contraintes horaires, le niveau des salaires usent les vocations. Comment éviter ce phénomène qui se produit dès l'entrée des personnels à l'hôpital ? On voit des internes, des infirmiers, des aides-soignants qui veulent quitter l'institution après cinq ans !