Je précise qu'il est absolument crucial de limiter le champ d'action de cette commission d'enquête car, comme vient de le dire mon collègue Philippe Naillet, il existe des spécificités dans ces territoires, ce qui conduit à poser certaines questions. Comment construire en milieu tropical ? Quels matériaux doit-on utiliser ? Nous devons également nous demander pourquoi le logement social vieillit beaucoup plus vite dans les outre-mer que dans l'Hexagone. Nous disposons d'ailleurs d'outils de financement spécifiques comme la ligne budgétaire unique (LBU). Cette commission d'enquête s'attachera donc à étudier les particularités de l'outre-mer, comme l'éloignement ou le coût du fret, un facteur qui explique pourquoi les constructions y sont beaucoup plus chères que dans l'Hexagone. Il est très important que nous puissions analyser ces enjeux en profondeur.
Au passage, il est un peu contradictoire d'estimer, d'un côté, que nous ne devons pas lancer de commission d'enquête faute de moyens suffisants et, de l'autre, que si nous en instaurons une, elle doit porter sur l'ensemble du territoire national, aussi bien l'Hexagone que les outre-mer. Il serait bon de faire preuve de cohérence.
Je veux aussi répondre à notre collègue du groupe Démocrate que nous ne connaissons pas à l'avance les conclusions de la commission d'enquête – sinon il ne serait pas nécessaire d'enquêter. En outre, les rapports que vous avez cités datent d'il y a deux ou trois ans. Or la situation a beaucoup évolué depuis.
Pour conclure, et après avoir remercié le groupe GDR d'avoir inscrit ce texte à l'ordre du jour, je veux préciser que si j'ai tenu à citer autant de témoignages, peut-être un peu pénibles à entendre, c'est parce que j'ai voulu faire mentir l'abbé Pierre – encore lui – qui disait : « Les hommes politiques ne connaissent la misère que par les statistiques. On ne pleure pas devant les chiffres. » Un toit, c'est tout.