Pour ajouter aux difficultés de nos familles – cela a déjà été dit mais il faut le répéter à nos collègues de l'Hexagone, notamment ceux de la majorité –, les loyers constatés sont comparables à ceux des grandes métropoles régionales de l'Hexagone comme Lyon, Lille ou Montpellier alors que nous savons tous que les indicateurs socio-économiques en outre-mer sont fortement dégradés.
Les plans Logement outre-mer 1 et 2 n'ont pas tenu leurs objectifs, ni en matière de construction ni en matière de réhabilitation. Au cours de ces dernières années, de nombreux rapports et amendements ont été adoptés pour faciliter la production de logements sociaux ou traiter de l'habitat indigne. Malgré tout, la situation a empiré.
La crise du logement a aussi des conséquences économiques puisqu'elle touche les entreprises du bâtiment et des travaux publics qui traversent, en ce moment même, une période de grandes turbulences. Ainsi, toujours à La Réunion, plus de 1 000 emplois ont été supprimés dans ce secteur depuis le début de l'année seulement.
Je reviens aux familles – car c'est bien d'elles qu'il s'agit. Lorsqu'elles n'ont pas de logement ou habitent un logement indécent ou suroccupé, elles sont incapables de se projeter. On assiste alors aussi, souvent, à des cas de déscolarisation précoce mais aussi parfois – voire souvent – à des situations de violences intrafamiliales. À ces conséquences sur le plan social s'ajoutent des effets sur la santé physique – je pense au saturnisme ou à l'asthme – et mentale.
Cette commission d'enquête doit nous permettre de faire le bon diagnostic, c'est-à-dire d'identifier les vraies causes des blocages qui nous ont menés à cette situation, mais surtout de trouver les pistes pour agir maintenant – je dis bien maintenant – avec des objectifs quantitatifs mais aussi qualitatifs. Comment adapter les logements au vieillissement de nos populations sachant qu'en outre-mer on choisit de maintenir nos seniors à domicile ?