Depuis quelques années, la France connaît une crise du logement. Partout sur le territoire, nos concitoyens peinent à trouver un logement et lorsqu'ils en trouvent un, ils se retrouvent parfois dans des logements vétustes ou trop chers. Cette réalité, d'ores et déjà sensible dans l'Hexagone, est pire – bien pire – dans les outre-mer. Dire cela, ce n'est pas être excessivement alarmiste ; c'est au contraire regarder en face la réalité que vivent une grande partie de nos concitoyens ultramarins.
Sur une population de 2,2 millions d'habitants, 600 000 sont mal logés, subissant des conditions de logement indignes. Leur quotidien est celui de logements suroccupés, où des familles s'entassent dans des appartements trop petits ; ce sont aussi les fuites d'eau, les moisissures, les installations électriques défectueuses. Plus d'un quart des ultramarins vivent ainsi dans l'inconfort et risquent de s'exposer à des problèmes de santé, voire à la ségrégation sociale.
Le logement social devrait jouer un rôle correctif et protecteur ; il n'en est rien. Comme l'a affirmé le Conseil national de l'habitat (CNH), dans ce domaine, « les outre-mer ont trente ans de retard sur l'Hexagone ». Seuls 15 % des ménages ultramarins résident dans des logements sociaux, alors que 80 % d'entre eux y sont éligibles. En conséquence, plus de 10 000 demandes sont en attente en Guadeloupe, 12 000 en Guyane et 44 000 à La Réunion.
En outre, les loyers des logements sociaux y sont plus élevés que dans le reste du territoire – là aussi, les chiffres sont éloquents. Cette situation n'est malheureusement pas nouvelle, mais ni les rapports, ni les alertes, ni les plans Logement outre-mer successifs, Plom 1 puis Plom 2,…