Les députés du groupe GDR – vous avez raison de le préciser.
Le Gouvernement donnera un avis de sagesse à ce texte qui se rapporte à un sujet majeur de l'année 2024 : l'adaptation au changement climatique. Vous le savez, la transition écologique est au cœur des priorités du Gouvernement. La moitié des investissements du programme France 2030 est ainsi consacrée à la décarbonation de notre économie, et le Gouvernement a présenté en 2022 un projet ambitieux pour réussir la transition écologique : France nation verte.
Comme le Président de la République s'y était engagé lors de sa dernière campagne, le Premier ministre est chargé de la planification écologique – à l'instant où je vous parle, une partie du Gouvernement est réunie dans le cadre d'un séminaire gouvernemental de travail sur l'écologie. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle le ministre de la transition écologique et de la cohésion des territoires, Christophe Béchu, n'a pas pu venir s'exprimer devant vous ce matin.
Les Français sont très attachés à leurs littoraux et ils sont fiers de la beauté de leurs paysages et de la biodiversité qu'ils abritent. Ces territoires concentrent de nombreux enjeux – qu'il s'agisse, parmi bien d'autres, de l'attractivité, de la dynamique démographique, du tourisme –, mais ils ont aussi leurs fragilités. Le recul du trait de côte, défi considérable, touche tous les littoraux français, notamment ceux d'outre-mer, qui représentent près de 14 500 kilomètres de côtes sur 20 000 au total.
Monsieur Nadeau, je sais que vous connaissez bien cette question – comme les autres députés ultramarins et ceux issus des littoraux français. Face à un phénomène à la cinétique lente mais certaine, l'enjeu est d'anticiper et de s'adapter en tenant compte des spécificités des territoires – telle est la stratégie du Gouvernement. Le Gouvernement prend donc à bras-le-corps l'enjeu du recul du trait de côte, qui touche notamment votre commune du Prêcheur. Il présentera d'ici à quelques semaines un plan global : le plan national d'adaptation au changement climatique, dont les mesures visent en particulier à protéger les Français des conséquences du recul du trait de côte en repensant l'aménagement des territoires exposés.
Je tiens donc à souligner positivement la cohérence entre le calendrier de cette proposition de résolution et celui des chantiers structurants conduits par le Gouvernement. Aujourd'hui, un cinquième des 20 000 kilomètres du littoral français est concerné par l'érosion côtière, et plusieurs millions de citoyens vivent ou possèdent des biens sur le littoral. En cinquante ans, pas moins de 30 kilomètres carrés ont déjà disparu. Le changement climatique et la montée des eaux accéléreront globalement le recul du trait de côte – aucune région côtière ne sera épargnée. Ce phénomène est progressif, inéluctable et irréversible. Nous devons l'anticiper et nous y préparer dès maintenant.
Ce phénomène présente plusieurs particularités. Sa temporalité longue, sur plusieurs décennies, engendre des incertitudes scientifiques sur l'ampleur du recul à moyen et long terme. De plus, chaque contexte local est spécifique.