Beaucoup de choses ont été dites à ce propos et il m'est apparu nécessaire que nous changions de paradigme : il faut que les soins palliatifs ne soient plus une option pour ceux qui pilotent la réponse aux besoins des patients. L'objectif est de dissuader les responsables du pilotage des soins d'arbitrer en défaveur des soins palliatifs, en orientant toujours les moyens vers le curatif.
Les auditions menées dans le cadre de la mission d'information que je viens d'évoquer et le rapport de la Cour des comptes sur l'organisation des soins palliatifs ont mis en avant les arbitrages effectués par des responsables d'établissements, qui n'ont parfois pas utilisé les crédits dont ils disposaient pour faire fonctionner des USP. Des lits ont été gelés parce que les moyens ont été concentrés sur le curatif ! Dans mon département de Meurthe-et-Moselle, nous avions la chance de disposer d'un réseau de soins palliatifs et de prise en charge de la douleur, fonctionnant grâce à un binôme médecin-infirmier qui se rendait au domicile des patients – la file active comptait un demi-millier de patients. Ses fonds ont été complètement annulés par l'ARS, et le réseau a disparu.
Quand une personne a un accident, notre système de protection sociale s'oblige à le secourir : on ne rétorque pas qu'il manque des lits ou qu'il manque des moyens ! Ne pourrait-on pas adopter la même logique…