Madame Genevard, comme vous, je pense que la plupart des patients accueillis en USP renoncent à demander l'aide à mourir, même si elles le souhaitaient initialement. La plupart des patients, oui, mais pas tous : c'est là la nuance qui distingue nos positions !
Que proposez-vous aux malades qui persistent à demander l'aide à mourir ? Rien ? Acceptez-vous de les laisser partir en Suisse ou en Belgique ?
L'un des participants aux réunions et cafés-débats que j'ai organisés dans ma circonscription m'a par exemple annoncé que si nous ne légiférions pas, il se rendrait en Belgique – déplorant du même coup de ne pas pouvoir mourir chez lui, à son domicile, entouré de son épouse et de ses filles qui se trouveraient contraintes de l'accompagner en Belgique. Est-ce cela que vous proposez ? En réalité, le projet de loi dont nous discutons ne tend pas à imposer un choix à quiconque, mais bien à donner aux personnes qui continuent de demander l'aide à mourir la possibilité de faire valoir cette volonté.