Je tiens à souligner l'importance de votre mission et à remercier celles et ceux qui ont fait don d'eux-mêmes, corps et âme, à la patrie. Comme le disait Simone Veil, transmettre la mémoire de l'histoire, c'est apprendre à se forger un esprit critique et une conscience.
La pension versée aux anciens combattants est stable et indexée sur l'inflation, ce qui est une bonne chose. Elle gagnerait tout de même à être revalorisée tant 800 euros, c'est bien peu pour ceux qui ont donné leur corps et parfois leur esprit à la patrie. Lorsque ces anciens combattants nous quittent, ils laissent souvent leur compagne derrière eux. Leurs veuves bénéficient bien souvent d'une pension de réversion, mais, malheureusement, la pension d'ancien combattant de 800 euros n'y ouvre pas droit. De plus, les autres pensions ne sont reversées que dans le cas d'un mariage, le pacte civil et de solidarité (PACS) et le concubinage n'ouvrant aucun droit. Une ouverture au droit de réversion de la pension d'ancien combattant, dans tous ces cas, serait une belle et bonne chose. Ces pensions compensent la fréquente mise à l'écart, par ces femmes, de leur propre carrière, ce qui a des conséquences sur leur qualité de vie et le montant de leur retraite. Ces critères paraissent aujourd'hui bien restrictifs ; la société évolue et les manières de s'unir aussi. Les individus se marient moins et se pacsent davantage, ce qui ne rend aucunement leur union moins légitime. Ces femmes sont l'un des principaux vecteurs de la transmission de notre mémoire. Leur abandon serait un profond contresens à l'égard des missions qui incombent à votre ministère, qui plus est dans un contexte d'augmentation du coût de la vie.