Nous aurions dû, à la place, engager des processus démocratiques et scientifiques permettant de réconcilier la production et la protection des écosystèmes et des biens communs écologiques. Nous disposions d'instruments pour ce faire, mais nous y avons renoncé au profit de promesses que nous pouvons qualifier de démagogiques.
Cependant l'essentiel est ailleurs. Nous ne sommes pas seulement confrontés à un mur climatique qui changera profondément nos méthodes et nos conditions de production, nous sommes également confrontés à une falaise démographique. Plus d'un tiers des paysans quittera le métier au cours des dix prochaines années ; à cette occasion, un tiers de la surface agricole utile française (SAU), soit 10 millions d'hectares, changera de mains.
Monsieur le ministre de l'agriculture, nous sommes face à un choix d'une grande clarté – personne ne peut dire le contraire. Soit ces terres contribueront à l'agrandissement, accélérant le développement d'une agriculture dite de firme, qui enrichit certains acteurs, mais appauvrit l'ensemble des agriculteurs sur les plans social, écologique et économique – la démonstration n'est plus à faire.