Vous attirez mon attention, monsieur le député, sur le soutien à l'arboriculture et à la filière fruits.
Marc Fesneau et moi-même accordons, tout comme vous, une grande importance à cette filière qui fait face à un défi de taille : la moitié des fruits et des légumes que nous consommons en France est importée.
Le ministre a mis au point l'année dernière, avec les professionnels du secteur, un plan de souveraineté fruits et légumes. Il a ainsi lancé une démarche structurelle et ambitieuse visant à reconquérir la souveraineté sur cette filière qui s'est dégradée ces trente dernières années, tout en engageant les nécessaires transitions écologiques.
Nous y mettons d'importants moyens : plus de 100 millions d'euros via France 2030 en 2023, dont 86 % sont déjà engagés, et encore une fois 100 millions cette année, pris sur les fonds de la planification écologique.
Ces sommes se déploient au travers de quatre guichets et appels à projets gérés par FranceAgriMer (Établissement national des produits de l'agriculture et de la mer), en particulier par un appel à projets « rénovation de vergers », doté de 24 millions, qui ouvrira à la fin du mois de mai.
Au sujet de la filière cerise, un plan pour redéfinir la stratégie de lutte contre Drosophila suzukii a été élaboré par le CTIFL (Centre technique interprofessionnel des fruits et légumes) et l'Inrae (Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement), financé à hauteur de 4,5 millions, dans le cadre du plan Écophyto. Les décisions qui ont conduit à interdire l'utilisation de certaines substances sont guidées, vous le savez, par le souci de la protection des consommateurs, des points de captage d'eau et de notre biodiversité. Une aide à l'acquisition de filets paragrêle et moustiquaires est prévue dans les guichets d'aide à l'investissement qui seront prochainement ouverts.
Nous allons continuer à planifier et anticiper, pour renforcer la production arboricole. C'est dans cette logique que, dans le cadre du Parsada (plan d'action stratégique pour l'anticipation du potentiel retrait européen des substances actives et le développement de techniques alternatives pour la protection des cultures), je soutiens un plan massif pour la recherche des alternatives aux produits phytosanitaires. Je soutiens également un comité des solutions, qui fait le point sur tout ce qui nous distingue de nos concurrents européens, non pas tant en termes de réglementation, qu'en termes d'accessibilité, pour des raisons qui tiennent à l'industrie, des produits phytosanitaires.
Mon objectif est de traiter les questions de protection des cultures filière par filière, sur le court, moyen et long terme, afin d'élargir la palette des solutions alternatives offertes aux agriculteurs, y compris des modalités combinatoires.
Sur les 250 millions que le fonds Phyto déploiera en 2024, 2025 et 2026, 146 millions seront destinés à favoriser, de façon inédite, la recherche et le développement dans des plans d'action de filières. Si on y ajoute les 300 millions de France 2030, ce sont plus de 1 milliard d'euros qui sont mobilisés pour accompagner nos agriculteurs dans la transition écologique, sur le cas particulier des produits phytosanitaires.
Mais vous avez raison : le combat doit aussi être mené au niveau européen, pour que les agriculteurs ne se retrouvent pas face à une concurrence déloyale, née d'un défaut d'application, chez certains de nos voisins, des règles européennes.