En 2019, la SNCF a passé une commande de vingt-huit nouvelles rames au constructeur CAF pour renouveler le matériel roulant des lignes ferroviaires Paris-Limoges-Toulouse et Paris-Clermont-Ferrand. Cet investissement était indispensable au vu de la vétusté des rames actuelles : sur la ligne Paris-Clermont, la rame la plus ancienne a 46 ans.
Initialement, les nouvelles rames devaient être mises en service en 2023 et en 2024, mais la crise du covid a repoussé la livraison de deux ans. Puis une mauvaise nouvelle est tombée le 27 avril : le fabricant a annoncé qu'en raison de problèmes techniques survenus lors des essais, les rames ne seraient finalement pas prêtes avant 2027, soit quatre ans de retard par rapport au calendrier initial.
Cette annonce suscite l'exaspération et la colère des usagers, des entreprises, des élus et de toutes les forces vives de nos territoires. La ligne de la honte est déjà marquée par de très nombreux incidents, pannes et retards. Le 19 janvier, le train Paris-Clermont a été immobilisé durant onze heures sans chauffage ni toilettes ni électricité. Le nouveau calendrier de livraison éloigne encore les perspectives d'amélioration de cette ligne fortement dégradée.
Quels sont les moyens techniques et humains supplémentaires que le Gouvernement entend exiger de la SNCF et surtout de l'entreprise CAF pour réduire ces délais de livraison ? À défaut, des pénalités seront-elles infligées à l'entreprise CAF pour ces retards ? Le montant de ces pénalités sera-t-il affecté aux deux lignes concernées ?
Par ailleurs, pour compenser le préjudice subi, l'État entend-il octroyer aux usagers des baisses de tarifs, conformément à son rôle d'autorité organisatrice ? Le montant des billets sur cette ligne est en effet disproportionné par rapport à la qualité du service rendu.
Le Gouvernement compte-t-il demander à la SNCF de remplacer les rames actuelles par un matériel roulant moins obsolète ? Une autre question reste en suspens : a-t-on commandé suffisamment de rames ? Lors de la venue du ministre à Clermont-Ferrand le 23 février, nous avons demandé qu'un rapport d'experts tranche cette question.
Enfin, il est urgent d'accélérer le programme de modernisation de cette ligne. Où en sont les travaux d'engrillagement pour protéger la voie de la traversée de gibiers ou de la chute de végétaux ? Surtout, qu'en est-il du programme d'investissement post-2026, une fois les travaux de régénération terminés, pour aboutir enfin à une réduction du temps de parcours et permettre d'effectuer le trajet Clermont-Paris en deux heures trente ?
L'État doit mobiliser tous ses moyens pour améliorer le fonctionnement de cette ligne essentielle pour le désenclavement et l'attractivité de nos territoires.