Le Gouvernement a marqué à plusieurs reprises son attachement à secourir les victimes des inondations dans le Nord et le Pas-de-Calais et manifesté ainsi aux habitants sinistrés tout son soutien, par des paroles fortes mais aussi par des actes importants, notamment le déblocage d'une aide européenne de 47 millions d'euros. L'expression de cette solidarité était nécessaire pour toutes ces familles qui ont connu des périodes de doute et de colère intenses bien légitimes.
Personne ne peut plus nier le changement climatique et ses effets structuraux sur nos vies.
Président d'une commission locale de l'eau – celle du schéma d'aménagement et de gestion de l'eau (Sage) de l'Yser –, je constate tous les jours les défis immenses auxquels nos territoires doivent faire face.
S'il est souvent question du Pas-de-Calais, j'appelle votre attention sur la situation de ma circonscription du Nord : bordée par l'Aa à l'ouest et par le marais de Saint-Omer au sud, et traversée par l'Yser, elle comporte de nombreux sites concernés par ces inondations.
Nous aurons besoin que l'État se tienne durablement aux côtés des communes et des intercommunalités qui devront réaliser des investissements colossaux pour financer l'augmentation du pompage, effectuer des curages, aménager des zones d'expansion de crue ou acheter des habitations surexposées – rappelons que 450 000 habitants du Pas-de-Calais et du Nord vivent actuellement sous le niveau de la mer.
Nous savons le ministre de la transition écologique particulièrement investi sur ces sujets, comme en témoigne le troisième plan national d'adaptation au changement climatique (Pnacc), qu'il porte avec force.
Je souhaite néanmoins l'alerter sur le risque des solutions faciles qui ne feraient que déplacer les problèmes chez nos voisins. Je reste convaincu que nous devons penser nos politiques publiques à l'échelle des bassins versants et défendre le triptyque suivant : mieux freiner l'eau, mieux la stocker et mieux l'évacuer.
Face aux défis rencontrés par les habitants et par les acteurs économiques et agricoles, comment le ministre compte-t-il réévaluer nos politiques afin d'apporter un soutien adéquat à la création d'un modèle de résilience de notre société accordé à la réalité du terrain ?