Je vais vous répondre en tant que voisine nantaise, particulièrement intéressée par votre question, mais aussi, bien sûr, en tant que ministre. Le Choletais et les Mauges sont situés sur le secteur psychiatrique du Centre hospitalier de Cholet, qui fait face à d'importantes tensions – vous l'avez souligné – dans le domaine de la psychiatrie, du fait de la diminution du nombre de psychiatres, liée à des départs et, plus heureusement, à deux congés maternité.
Pour assurer la sécurité de la prise en charge des patients, l'établissement a privilégié le maintien du fonctionnement de la psychiatrie en ambulatoire. Cela permet d'éviter la dégradation de l'état de santé des patients, de prévenir les hospitalisations et de faciliter les retours à domicile.
En revanche, cela a eu un impact sur l'accueil des urgences psychiatriques au centre hospitalier de Cholet, les psychiatres étant mobilisés par ailleurs.
Pour pallier ces difficultés au sein du centre hospitalier de Cholet, tous les établissements proches se sont mobilisés : le Centre de santé mentale angevin (Cesame), le centre hospitalier de Saumur, le centre hospitalier universitaire (CHU) d'Angers et le groupement hospitalier de territoire de Maine-et-Loire (GHT49) dans son ensemble. En octobre 2023, une charte de mobilisation a été établie au niveau régional pour soutenir le centre hospitalier de Cholet. Elle prévoit notamment des mesures très incitatives, qui passent par la prime de solidarité territoriale (PST) et la prime d'exercice territorial (PET).
En outre, depuis fin novembre 2023, le centre hospitalier de Cholet bénéficie de l'appui de la cellule régionale d'ordonnancement des lits en psychiatrie (Crop), dispositif qui permet la réservation, au CHU de Nantes, de lits identifiés pour les patients de Cholet – j'ai rappelé au début de ma réponse la proximité entre les deux territoires – ou la délivrance d'avis psychiatriques par téléconsultation. L'objectif est bien d'apporter une réponse. Qui plus est, fin mars, douze lits supplémentaires de psychiatrie ont ouvert au CHU d'Angers, financés à hauteur de 2,3 millions d'euros.
La solidarité et le soutien des établissements du département permettent de maintenir une permanence des soins psychiatriques – c'est la priorité –, tant pour les adultes que pour les enfants, en pédopsychiatrie. Les arrivées de patients aux urgences pour des pathologies psychiatriques se sont un peu stabilisées. La fin des deux congés maternité que j'ai évoqués au début de ma réponse et un nouveau recrutement devraient permettre d'envisager la réouverture de lits pour la fin de cette année et, partant, une présence de psychiatres aux urgences du centre hospitalier de Cholet. Si ce ne sera peut-être pas un « retour à la normale », pour employer cette expression courante, il s'agira en tout cas d'une nette amélioration de l'accueil de proximité. Je suppose que c'est conforme à vos attentes.
Au-delà de la situation du centre hospitalier de Cholet, au sujet de laquelle vous êtes très mobilisé, se pose toute la question de la santé mentale, notamment des jeunes, qu'il s'agisse de pédopsychiatrie ou d'accompagnement. Il est plus que jamais urgent de briser les tabous et les silences sur ces maladies, qui restent trop souvent invisibles mais handicapent ; les jeunes ne doivent pas en avoir honte. Il s'agit de faire de la prévention, d'accompagner et, surtout, de solliciter les professionnels, les associations et l'ensemble des adultes qui les entourent.