Soyons sérieux une seconde ! Lors du débat que vous avez concédé à la représentation nationale au début de la session parlementaire, j'ai posé une question simple au Gouvernement et à la Première ministre : que comptez-vous faire pour les entreprises françaises toujours présentes en Russie qui, à cause de la législation de Vladimir Poutine, sont désormais obligées de collaborer avec le régime russe ? Elles doivent fournir des informations sur les salariés, russes ou français, qui travaillent pour elles, afin que le gouvernement puisse les enrôler de force dans l'armée russe ; elles doivent aussi transmettre des informations à celle-ci et la livrer en matériels et en biens. J'ai reposé cette question il y a une semaine à Mme Colonna, ministre de l'Europe et des affaires étrangères, qui ne m'a pas répondu.
Vous n'expliquez pas non plus à mon collègue Vallaud, qui a déposé deux amendements simples et de bon sens, la position du Gouvernement au sujet des entreprises françaises implantées en Russie. Répondez au moins sur les actions que vous comptez entreprendre pour ces actionnaires qui perçoivent des dividendes – là, il ne faut même plus parler de profiteurs de crise mais de profiteurs de guerre. Clausewitz disait que la guerre était la continuation de la politique par d'autres moyens ; le commerce peut être la continuation de la guerre par d'autres moyens. Monsieur le ministre délégué, comme je suis sûr que vous êtes un pacifiste, répondez-nous précisément et avancez un argument sérieux pour étayer votre refus de cette taxation !