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Intervention de Michel Sala

Réunion du mercredi 15 mai 2024 à 11h00
Commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Sala :

Les dépenses de l'État connaissent une baisse en volume sans précédent. Revalorisé à hauteur de l'inflation, le budget 2024 serait de 499 milliards d'euros. La cure d'austérité imposée par le Gouvernement représente donc une baisse des capacités de financement de 37,2 milliards. Cette austérité est insupportable compte tenu des besoins des services publics et de la nécessité d'une bifurcation écologique. Maintenez-vous que nous ne faisons pas face à une politique d'austérité, avec ses conséquences négatives pour le fonctionnement de nos services publics ?

Ma deuxième question porte sur les conséquences des politiques austéritaires dans votre institution, et de la stratégie qui a consisté à supprimer près du quart de ses emplois en moins de quinze ans, soit 3 000 postes. Cette réduction des effectifs semble avoir été particulièrement rapide et brutale, alors que le nombre des missions de la Banque de France a augmenté. Un rapport interne de 2023 évoque même « un contexte de travail hostile », alors que près de quatre salariés sur dix indiquaient être en situation de stress. Le rapport de Technologia du mardi 23 avril est tout aussi inquiétant et confirme le sentiment de détresse physique et morale de nombreux agents. Cette situation semble perdurer. Que comptez-vous entreprendre pour l'améliorer ?

Enfin, je voudrais aborder la question du surendettement des ménages dans ce contexte d'austérité budgétaire, d'inflation et de dégradation du pouvoir d'achat. Dans mon rapport spécial de 2023, je précisais qu'il fallait être vigilant quant au nombre de dossiers de surendettement déposés. Même si l'encadrement des crédits à la consommation a permis de baisser leur nombre, 121 000 dossiers ont été déposés en 2023, soit une augmentation de 8 % par rapport à 2022. Dans la région Occitanie, leur nombre a bondi de 30 % au seul mois de janvier. Les plus touchés sont les jeunes, les femmes et les familles monoparentales, et ce sont souvent des locataires. La fragilité financière des ménages, dont l'augmentation des dossiers de surendettement et des inscriptions au fichier central des chèques (FCC) et au fichier des incidents de remboursement des crédits aux particuliers (FICP) sont les indicateurs, vous alerte-t-elle dans un contexte de budget austéritaire et d'augmentation de la pauvreté ?

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