En général, nous avons un an à un an et demi de retard sur la France hexagonale quand il y a un problème. En l'occurrence, dans un contexte où l'inflation pèse sur le pouvoir d'achat des ménages, nos agriculteurs en bio ont déjà de plus en plus de difficultés à trouver des acheteurs. Ce type de production nécessite plus de main-d'œuvre et d'implication, particulièrement dans nos territoires où l'absence de rupture de cycle induit une forte pression des insectes et des mauvaises herbes : les insectes pondent et vivent leur vie 365 jours par an, les graines et les herbes sont en germination permanente. Les agriculteurs en bio de nos territoires ont beaucoup de courage parce qu'il faut déployer une énergie incroyable pour produire quelque chose d'à peu près correct et qui corresponde aux attentes des consommateurs. Nos filières bio sont aussi beaucoup affectées par la baisse de pouvoir d'achat – ou de revenu – des consommateurs : en cas de souci, ceux-ci vont plutôt sacrifier le poste alimentation que l'abonnement internet, et se reporter sur les conserves ou les produits surgelés !