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Intervention de Arnaud Gaillot

Réunion du jeudi 11 avril 2024 à 9h00
Commission d'enquête visant à établir les raisons de la perte de souveraineté alimentaire de la france

Arnaud Gaillot, président des Jeunes Agriculteurs :

Ne vous inquiétez pas, je ne l'ai pas pris personnellement. Mais vous m'avez donné l'occasion de clarifier des choses importantes à mes yeux et de rétablir certaines vérités.

Nous sommes effectivement présents dans les chambres d'agriculture, mais il n'échappe à personne qu'une large part de nos missions consiste à accompagner et conseiller les agriculteurs. Mais nous n'avons pas la main sur les décisions. Lorsqu'il est question de construire une réserve d'eau, le permis n'est pas accordé par les syndicats.

Nous siégeons certes au sein des agences de l'eau mais les représentants du monde agricole y sont minoritaires. Nous participons aux débats qui ont lieu dans ces agences et notre ligne a toujours été claire : il faut trouver des solutions de stockage destinées à plusieurs usages. De cette manière, on parviendra à dédramatiser le débat sur la question de l'eau.

Si l'on peut trouver des exemples de « loupés » dans la structuration des filières, on peut aussi mettre en avant des modèles qui ont permis de maintenir une agriculture variée. Laisser partir certains outils fait partie des erreurs. Combinée à d'autres facteurs, la fermeture d'abattoirs rend ainsi désormais plus compliqué l'élevage dans certains territoires.

Les outils de régulation du foncier ont permis de conserver les terres agricoles les moins chères d'Europe, notamment si l'on considère que leur prix peut atteindre 100 000 euros par hectare chez certains de nos voisins. Je veux bien reconnaître que ce n'est pas parfait, et d'ailleurs nous disons qu'il faut améliorer la gestion du foncier et renforcer certaines instances. Mais il faut tout de même admettre que notre système a permis à ceux qui ne possèdent pas de terres de pouvoir en exploiter grâce à des baux. Le fermage est l'une des forces de notre pays.

De manière plus générale, il serait prétentieux d'affirmer que rien n'est perfectible. Si tel était le cas, nous n'aurions pas connu la récente crise. Nous devons collectivement et avec beaucoup d'humilité en tirer les conclusions afin de voir comment améliorer les choses. Inspirons-nous de toutes les bonnes idées, d'où qu'elles viennent, dès lors qu'elles permettent de fixer un cap et d'améliorer le niveau de vie des agriculteurs.

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