Ma question n'était pas spécialement agressive à votre égard. Mais, sauf erreur de ma part, le syndicalisme agricole détient quand même un certain pouvoir dans des organismes qui participent à des arbitrages sur l'utilisation des terres. Ces syndicats sont également consultés de manière non négligeable sur la gestion de l'eau et certains syndicats sont parfois cogérants dans le domaine de l'énergie.
Je ne parlais pas spécialement de cogérer le pays avec les gouvernements qui se sont succédé. Ma question était un peu plus large, mais vous avez immédiatement embrayé sur l'accusation de cogestion avec le Gouvernement. Vous n'êtes pas des témoins appelés à la barre et je n'ai aucune animosité envers votre syndicat et le travail que vous faites. Simplement, de la même façon que le modèle social du paritarisme associe le patronat et les syndicats, on peut parler de cogestion dans la mesure où vous exercez certains pouvoirs, avec d'autres syndicats. Je note que vous n'en avez pas beaucoup parlé lorsque vous avez dressé un bilan des cinquante dernières années. Quel est votre regard sur ce dernier ?
Par exemple, je veux bien entendre que la crise de l'eau est de la faute du monde entier, mais vous avez aussi la possibilité d'agir pour peser sur les décisions.
Vous disposez souvent de relais politiques parmi les élus. Il n'est d'ailleurs pas honteux que les corps intermédiaires en aient. La CGT a les siens, dans d'autres secteurs.
Pour ne pas vous mettre en cause personnellement – ce qui n'aurait pas de sens –, j'ai pris soin de situer ma question dans la durée, tout en mentionnant le syndicalisme agricole en général et non les Jeunes Agriculteurs en particulier. Mais le syndicalisme agricole est bien un acteur à part entière du système. Il ne se contente pas de rester sur le bord de la route à regarder les tracteurs passer…