Cette idée de cogestion me fait plutôt rire. Mon rôle en tant que président d'un syndicat, corps intermédiaire, est de travailler avec le Gouvernement légitimement élu par le peuple souverain. Plusieurs gouvernements se sont succédé depuis que notre syndicat a été créé et nous avons essayé de travailler le mieux possible – même si nous avons sûrement commis des erreurs, comme tout un chacun. Parler de cogestion est parfois un raccourci facile. Nous n'avons jamais rien signé dans un tel cadre et nous avons toujours relayé la voix de nos adhérents. Si je suis président, c'est parce que j'ai été élu par ces derniers et que je les représente. Je fais le travail pour lequel j'ai été élu.
Il y a probablement des choses à améliorer s'agissant des chambres d'agriculture. Tous les six ans, les agriculteurs sont appelés à voter pour des listes qui se présentent. Je ne vais pas dissimuler ma satisfaction quant au fait que nous arrivons chaque fois à gagner. Les prochaines élections auront lieu dans quelques mois et nous ferons campagne en défendant notre bilan. On peut sans doute faire mieux, mais ce sera l'occasion de montrer que nous avons été au rendez-vous pour éviter certaines choses et pour essayer d'en améliorer d'autres. Le bilan sera jugé par nos pairs mais je pense que nous n'avons pas à en rougir.
S'agissant des points à améliorer, le monde agricole est complexe car il est d'une diversité assez impressionnante – et c'est une source de fierté. Il évolue parfois très rapidement, parce qu'il est soumis à des aléas, qu'ils soient climatiques ou de marché. Les modèles peuvent être vite déstabilisés, comme en témoigne la période que nous avons traversée avec les crises successives du covid et de la guerre en Ukraine.
En outre, des choix politiques sont effectués. Si nous avions cogéré, un certain nombre de règles n'auraient jamais vu le jour dans ce pays.