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Intervention de Arnaud Gaillot

Réunion du jeudi 11 avril 2024 à 9h00
Commission d'enquête visant à établir les raisons de la perte de souveraineté alimentaire de la france

Arnaud Gaillot, président des Jeunes Agriculteurs :

Merci de me permettre d'éclaircir mes propos. En approuvant la trajectoire choisie par la France et son positionnement sur de tels standards de production, j'entends qu'il ne faut pas choisir une voie revenant sur les efforts accomplis.

Nous ne sommes pas dupes, le Green Deal, s'il se met en place, prendra en considération une situation à l'instant t, à partir de laquelle l'agriculture française devra aller plus loin. Comme vous, nous pensons que le Green Deal est plutôt orienté vers la décroissance et qu'il exigera de nouveaux efforts. À cela, nous disons « stop ! », cela a été largement répété lors des manifestations.

Nous avons consenti beaucoup d'efforts : nous avons réduit de plus de 50 % l'utilisation des antibiotiques dans la filière animale et abaissé de 20 % à 30 % celle des produits phytosanitaires dans la ferme France. L'agriculture française a besoin d'une pause en matière de normes ; plutôt que d'en imaginer de nouvelles, il faut la stabiliser. C'est davantage un chantier pour redonner de la compétitivité aux exploitations qu'il faut engager, en déverrouillant certaines règles, en permettant de repositionner nos différents modèles sur les segments de marché afin de les reconquérir, d'apporter de la valeur et d'installer des agriculteurs et agricultrices qui vivront dignement.

Arrêtons de considérer qu'il y a encore beaucoup à faire pour préserver l'environnement par l'agriculture française. Acceptons de regarder tout ce qu'elle a fait et où elle en est. Si la France attire tant de touristes tous les ans par la beauté et la richesse de ses paysages, c'est grâce à ses agricultures diverses qui les entretiennent, en plaine et en montagne – où la présence de certains amis à quatre pattes rend d'ailleurs l'élevage compliqué. Reconnaissons l'effort réalisé depuis des années par le modèle France et soyons conscients qu'en en demandant davantage, on risque le décrochage et, potentiellement, la perte de notre souveraineté alimentaire.

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