Finalement, cette guerre sémantique a occulté qu'il y a une volonté, y compris de la part des Jeunes Agriculteurs, que la loi fasse en sorte qu'on paye les productions à leur juste prix – plus la rémunération de l'agriculteur. Reste à s'accorder sur les modalités de la définition des indicateurs du coût de production : les agriculteurs ne peuvent en décider seuls dans leur coin, mais qu'on obtienne un consensus par une conférence de filière ou par l'intervention de l'État, là n'est pas l'essentiel.
La question de l'export pose celle de la compétitivité, c'est-à-dire de la capacité à produire à des coûts raisonnables, qui ne soient pas plombés par des normes déconnectées du marché. Vous dites que l'agriculture française est l'une des plus vertueuses et qu'elle doit aller vers le Green Deal, mais moins vite. Remettez-vous en question le principe général de ce plan, fondé sur la décroissance ? S'il est mauvais, pourquoi faudrait-il accepter de s'y conformer ?
Ne sommes-nous pas arrivés à un point où, en étant les plus vertueux, nous sommes déconnectés des marchés à l'export mais aussi du marché intérieur ? Ne faut-il pas considérer que, par essence, le Green Deal n'est pas acceptable ; arrêter de se flageller en permanence et accepter que, sur un marché que l'on a voulu ouvert, il y a un enjeu de compétitivité pour garder une agriculture en France ?