Renoncer à l'export signifierait, pour les agriculteurs positionnés sur ces marchés, cesser leur activité, à moins de trouver un marché pour se repositionner en France – mais j'en doute. Sinon, il faut chercher à reprendre les parts de marché perdues. Ce sont des choix stratégiques à assumer.
Les lois Egalim ne me semblent pas pouvoir concerner le marché à l'export, car je n'imagine pas que la France puisse imposer un prix au niveau mondial, par exemple pour les céréales ou la viande, quand on voit ce que pèse la filière bovine française par rapport à des grands pays producteurs de viande, qui eux décident des prix. Il faut se rendre à l'évidence : sur des marchés extérieurs, ce n'est pas la France qui choisit les prix. Peut-être nous trompons-nous mais, selon nous, être compétitifs suppose de revoir les modèles et les systèmes d'exploitation ou encore de jouer davantage la carte du made in France à l'extérieur. L'État suisse accompagne ainsi fortement, par des campagnes de communication, la filière du gruyère suisse dans son développement à l'étranger. Il faut réfléchir à la façon de faire rayonner l'excellence française et aller chercher des marchés extérieurs rémunérateurs, car ils existent.