Notre position n'a pas évolué depuis l'examen du CETA par l'Assemblée nationale il y a quelques années. Nous déplorons que cet accord n'inclue pas de clause miroir permettant de contrôler le respect par les produits importés des standards de production. Nous y sommes donc opposés sur le principe.
Vous avez raison, les chiffres sont plutôt favorables, d'autant plus qu'habituellement, la filière bovine est celle qui souffre le plus des accords de libre-échange. Mais il faut avoir une vision globale du sujet. Le Canada exporte beaucoup vers les États-Unis, les relations entre les deux pays s'étant améliorées. Pourtant, sans jouer à se faire peur, on ne peut pas non plus faire fi des risques. Qui aurait pu imaginer ce qui se passe depuis 2021 en Ukraine ? Qui peut dire qu'en cas de retour d'un certain président au pouvoir, les États-Unis ne changeraient pas de politique et que le Canada ne remettrait pas en question ses exportations ?
Nous restons donc sur notre position : un accord sans clauses miroirs n'est pas un bon accord. En cas de réorientation des marchés, le CETA ne nous permettra pas de contrôler le respect des standards, alors que le mode de production de la viande au Canada est très différent du nôtre. Il repose notamment sur l'utilisation d'antibiotiques de croissance et de farines animales qui sont interdits de longue date en France.