Vous avez insisté sur la confiance qu'il convient d'accorder aux professionnels de santé. Mais vous avez rappelé qu'en revenant au ministère de la santé, vous avez constaté que de nombreux jeunes médecins quittaient l'hôpital public pour s'installer en libéral. En parallèle, le phénomène du dépassement des honoraires a pris une ampleur très importante. Dès lors, cette confiance doit-elle être aveugle ?
Les abus liés à l'intérim ont lourdement pesé sur les finances de l'hôpital public. Le développement de la télémédecine et des centres de santé fait peser le risque d'une marchandisation de la médecine. Les spécialités les plus attractives sont aussi les plus lucratives, alors que la gériatrie, la psychiatrie et la médecine générale, qui seront indispensables, figurent tout en bas de la liste. Or nous nous heurtons à un refus catégorique d'envisager toute forme de régulation, sauf peut-être de la part de la Cour des comptes. Pensez-vous que nous serons amenés à piloter le système de santé selon les besoins ou en laissant se développer une offre animée par une logique purement libérale ?