Les hôpitaux privés sont prêts à ouvrir des services d'urgence. Pourquoi ne leur demande-t-on pas plus souvent ? S'il s'agit de déshabiller le privé pour habiller l'hôpital public, l'évolution tarifaire de + 0,3 % apporte un élément de réponse : si on voulait montrer qu'on n'aime pas le privé, on ne s'y prendrait pas autrement.
Le véritable sujet est l'allocation de ressources au sens large. Le vieillissement de la population, les affections de longue durée et cette bombe à retardement qu'est l'obésité, vont augmenter les besoins. L'intelligence artificielle générera des frais supplémentaires et certaines nouvelles thérapies, notamment contre le cancer ou l'obésité, seront à des tarifs élevés. Il faut permettre à chacun, qu'il soit payé au Smic ou millionnaire, d'y accéder grâce à l'assurance maladie, parce qu'en France, contrairement à d'autres pays, la carte que l'on exige pour obtenir un soin est une carte Vitale – et non une carte bancaire. Nous devons continuer à remettre en question notre système afin de maintenir ce service. La question de l'accès aux soins se pose, en effet, mais notre système de santé reste un système exceptionnel par sa qualité.