Lorsque j'étais ministre de la santé, j'ai imposé le maintien de la maternité de Saint-Agrève, qui ne se situe pas dans ma région. Pourquoi ? Parce que cette maternité se trouve en zone de montagne. Vous le voyez, mon soutien n'est pas limité à ma région.
Dans le cadre du plan de lutte contre le cancer, nous avions voulu mettre en place des centres de référence pour le cancer. Cela nous avait amenés à des arbitrages et à flécher des crédits importants vers ces centres. Je me suis toujours efforcé de réfléchir sans une règle à calcul à la main.
Lorsqu'une opération est programmée, nos concitoyens n'hésitent pas à se déplacer loin de leur lieu d'habitation. Leur crainte concerne l'urgence, parce qu'ils savent que le temps qui les sépare de la prise en charge médicale peut entraîner de graves conséquences. Reste à savoir si l'accouchement est une urgence. À chaque fois qu'une maternité ferme, le problème consiste à mettre en place des systèmes de consultations avancées.
Toutefois, si l'accouchement ne relève pas toujours de l'urgence, cela peut arriver. C'est la raison pour laquelle il convient de maintenir un tissu de proximité. Or le problème de la démographie se pose. Au manque d'attractivité s'ajoute le juridisme, au nom duquel certains professionnels ne pratiquent plus d'accouchements, mais seulement des consultations. En effet, maintenir une maternité ouverte alors que le nombre de praticiens est insuffisant pose la question du nombre de gardes, et donc de la continuité des soins. Le premier enjeu est toujours celui de la qualité des soins et il ne saurait être réduit à un simple ratio budgétaire.