Après sa réunion constitutive qui s'est tenue le 30 avril 2024, la commission d'enquête sur les difficultés d'accès aux soins à l'hôpital public entame son cycle d'auditions et de tables-rondes, qui se poursuivra jusqu'en juillet. Nous accueillons aujourd'hui M. Xavier Bertrand, président du conseil régional des Hauts-de-France et ancien ministre de la santé.
L'hôpital public connaît une situation extrêmement difficile depuis plusieurs années, et nous devons répondre à l'inquiétude de nos compatriotes quant à la qualité et à la rapidité des soins sur l'ensemble du territoire. Nous devons également répondre à l'inquiétude, l'angoisse et la fatigue de nos soignants, qui ont le sentiment de passer de crise en crise.
La crise actuelle n'est pas seulement une crise de moyens, qui aurait pu être réglée par les efforts financiers produits à l'occasion de la crise de la covid-19, mais également une crise multifactorielle, plus complexe. Elle reflète des problèmes d'organisation du système et d'évolution de notre société. Durant des décennies, nous avons formé de moins en moins de soignants, l'organisation de l'hôpital a été transformée, notamment avec l'introduction des 35 heures, et un cloisonnement entre la ville et l'hôpital s'est installé. Les besoins ont changé, notre population a vieilli et les maladies chroniques ont augmenté. Les aspirations des soignants ont également évolué, ils ne souhaitent plus travailler dans les mêmes conditions que leurs aînés.
Il convient d'appréhender les difficultés de l'hôpital public au regard de la situation de l'ensemble du système de soins. Nous devons nous montrer lucides sur les constats, afin d'apporter les bonnes réponses. La situation actuelle est le fruit de décisions et de choix politiques, certains opportuns, d'autres moins judicieux. Vous avez été, monsieur le ministre, l'un des acteurs de cette chaîne de décisions et de choix politiques. C'est à ce titre que la commission d'enquête a souhaité vous entendre aujourd'hui.
Avant de vous céder la parole, je vous rappelle que l'article 6 de l'ordonnance du 17 novembre 1958 relative au fonctionnement des assemblées parlementaires impose aux personnes auditionnées par une commission d'enquête de prêter le serment de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité. Je vous invite à lever la main droite et à dire : « Je le jure ».