Intervention de Christophe Bex

Réunion du mercredi 3 avril 2024 à 17h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Bex :

Je suis heureux d'apprendre le rapatriement des corps de six soldats français morts à la bataille de Diên Biên Phu. À ce propos, je regrette que la guerre d'Indochine soit à peine mentionnée en cours de la classe de Terminale. La bataille de Diên Biên Phu, riche d'enseignements, constitue un point de rupture.

Le politiste Yuen Foong Khong a dit de l'histoire des guerres : « Les politiques sont de piètres historiens. […] Leur répertoire de parallèles historiques est restreint, si bien qu'ils choisissent et appliquent les mauvaises analogies. » Or l'histoire et la mémoire sont des armes. Les guerres du XXe siècle relèvent d'une question qui est toujours d'actualité : le droit à l'autodétermination des peuples. Dans le contexte actuel, il est nécessaire que la population soit sensibilisée à ces événements, qui ont forgé notre nation.

En 2021, la Cour des comptes a dressé le bilan des référents académiques « Mémoire et citoyenneté ». On y lit : « D'une part, les référents sont le plus souvent des inspecteurs du second degré (surtout d'histoire-géographie) qui conservent d'autres missions et ne consacrent à leur dossier académique qu'un temps limité. D'autre part, ils sont dépourvus de moyens. »

Qu'en est-il à présent ? Pourquoi ne pas assurer à la jeunesse l'accès à des cours d'histoire permettant de lever le tabou entourant les guerres coloniales ou de libération, auxquelles la France a pris une part active par le déploiement de ses soldats et de ses conscrits, et d'assurer la cohésion nationale autour d'une mémoire commune au service des défis auxquels nous ferons face.

Thomas Sankara disait : « La Francophonie peut être un instrument de notre libération ». Le travail de mémoire collective mené dans le cadre de la Francophonie offre de multiples opportunités de construire, avec les peuples, une relation libérée des restes de colonialisme. Le secrétariat d'État aux anciens combattants et à la mémoire peut jouer un rôle central au service de la paix et de la sécurité collective, et du redéploiement de l'action internationale de premier plan de la France auprès des États dits du Sud. Que comptez-vous faire à ce sujet à l'aube des 80 ans de la Libération ?

Par ailleurs, que comptez-vous faire de la proposition de reconnaissance mémorielle des malgré-nous d'Alsace-Moselle formulée par notre collègue Emmanuel Fernandes ?

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