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Intervention de Jean-Louis Martineau

Réunion du mercredi 3 avril 2024 à 10h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Jean-Louis Martineau, adjoint au coordinateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme (CNRLT) :

Concernant la lutte contre l'islam radical et la prévention du terrorisme, la France a un dispositif reposant sur dix services. Le partage de compétences a été éprouvé et fonctionne plutôt bien. Certes, des attentats sont commis, mais beaucoup sont déjoués – plusieurs dizaines depuis 2012. Tout est toujours perfectible mais, à titre personnel, je ne vois pas comment faire plus.

Nous ne pouvons malheureusement pas mettre un policier derrière chaque velléitaire. À titre d'exemple, je rappelle que la surveillance continue d'un individu occupe une équipe de vingt à trente personnes. Toute la police ne suffirait pas à suivre les 5 000 personnes du FSPRT. Nous savons que nous ne pouvons pas tout faire. Il faut jouer des divers capteurs, en utiliser la technique et l'humain. Tel est le travail quotidien des services. Ils le font bien, avec conviction et, le plus souvent, avec passion.

Par ailleurs, la liste des inscrits au FSPRT est passée au crible en permanence. Elle est adossée à des dispositifs tels que les groupes d'évaluation départementaux (GED), qui sont à la main des préfets. Chaque semaine, dans chaque préfecture, une réunion des services concourant à la lutte antiterroriste, de l'administration pénitentiaire et des services sociaux est organisée sous l'égide du préfet. Le cas de chaque inscrit au FSPRT est réexaminé, et un suivi minutieux assuré.

Certaines des 5 000 personnes du FSPRT font l'objet d'une surveillance de bas niveau, d'autres d'une surveillance de haut niveau, incluant un suivi de la DGSI et la mobilisation de toutes les techniques de renseignement, dont les plus intrusives. S'il existe une matière qui est véritablement pilotée, c'est le contre-terrorisme, dans le cadre d'une articulation non seulement de tous les services de police et de gendarmerie, mais aussi de ceux de l'éducation nationale, des services pénitentiaires d'insertion et de probation (SPIP) et de tous les intervenants possibles et imaginables. Il est difficile de déterminer combien de femmes et d'hommes sont engagés dans ce suivi.

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