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Intervention de Jean-Louis Martineau

Réunion du mercredi 3 avril 2024 à 10h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Jean-Louis Martineau, adjoint au coordinateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme (CNRLT) :

La mobilisation humaine est maximale. Les services travaillant sur le contre-terrorisme seront présents à 100 % à partir du 8 mai, date de l'arrivée de la flamme. En trente ans de métier, je n'ai jamais connu une telle mobilisation, qui est d'autant plus considérable que l'activité quotidienne ne cesse pas.

La coopération internationale est essentielle. Nous travaillons en complète coordination et de manière très rapprochée avec nos partenaires proches, tels que les États-Unis, le Royaume-Uni et l'Allemagne, soit une vingtaine de pays, et de façon plus large avec soixante-dix pays environ.

Ces services partenaires ont commencé à travailler pour identifier la menace qui pourrait provenir de chez eux ou viser leurs ressortissants. Pendant les JOP, ils enverront des officiers de liaison, qui seront rassemblés sur un plateau à la main de la DGSI, de manière à nous coordonner en continu. Nous sommes aussi allés chercher de l'expérience auprès des pays ayant organisé les JOP, notamment le Royaume-Uni.

Sur le plan technique, nous avons demandé un rehaussement des capacités d'interception, dont les quotas sont définis par les services du Premier ministre. En raison de l'augmentation du nombre de cibles à suivre, il faut mobiliser plus de techniques de renseignement.

Par ailleurs, nous procédons à une orientation de capteurs – les moyens de recueil de renseignement – à bande passante inchangée. La capacité à recueillir et à analyser le renseignement n'est pas extensible. Nous nous concentrerons, pendant un temps restreint mais suffisant, sur la menace pesant sur les JOP. Nous renforcerons les suivis dans la djihadosphère, ce qui requiert du personnel.

Ce dispositif est piloté de Levallois-Perret par la DGSI, chef de file de la lutte antiterroriste, grâce à un renforcement des états-majors, dans le cadre d'un état-major permanent (EMAP), auquel participent tous les services de renseignement et les services judiciaires engagés dans la lutte antiterroriste. Cette tour de contrôle à 360 degrés fonctionnera vingt-quatre heures sur vingt-quatre.

Nous utilisons aussi des méthodes classiques de renseignement, notamment en activant des sources humaines, des sources en ligne et des agents virtuels, et en plaçant des interceptions de sécurité sur des individus qui nourrissent des soupçons, qui sont sur le point de sortir de prison ou dont nous assurons un suivi car ils ont commis un attentat.

Nous mènerons un travail de criblage, en deux catégories. La première est constituée des 70 000 personnes entourant les délégations sportives. Leur criblage sera assuré par la totalité des services dans le cadre du service national des enquêtes administratives de sécurité (SNEAS).

Sur les sites d'épreuves, toutes les personnes seront criblées. Les services ont créé des outils de grande capacité, permettant le criblage de centaines de milliers de personnes. L'informatique fait un premier criblage, systématiquement complété par l'œil humain de l'enquêteur, qui décide si une personne peut ou non entrer dans un site, pour telle ou telle raison.

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