Mes chers collègues, nous auditionnons, à huis clos, M. Jean-Louis Martineau, adjoint au coordinateur national du renseignement et de la lutte contre le terrorisme (CNRLT). Cette audition ne s'inscrit pas dans le cycle d'auditions consacré à la défense globale. Elle est justifiée par le relèvement du niveau d'alerte Vigipirate à son niveau le plus élevé, « urgence attentat », en raison de l'attentat survenu à Moscou le 22 mars, qui a fait plus de 130 morts.
Monsieur Martineau, vous êtes inspecteur général des services actifs de la police nationale. Vous exercez vos fonctions depuis le 1er septembre 2023. Vous remplacez ce matin le préfet Mailhos.
Depuis le début de l'année, d'après le renseignement d'origine sources ouvertes, deux projets d'attentat ont été déjoués en France, notamment grâce à l'action des services de renseignement. Comme l'a rappelé le Premier ministre : « La menace terroriste islamiste est réelle, elle est forte ». Dans le cadre du relèvement de Vigipirate à son niveau maximal, 4 000 militaires supplémentaires ont été placés en alerte. Depuis 2017, quarante-cinq projets d'attentat auraient été déjoués et 760 étrangers radicalisés reconduits à la frontière.
Le CNRLT est habituellement auditionné par la délégation parlementaire au renseignement (DPR) mais la présente audition par la commission de la défense, dans le contexte que nous connaissons, m'a semblé nécessaire. Ce poste a été créé en juillet 2008. La première fonction de son titulaire est de conseiller le Président de la République dans le domaine du renseignement et de préparer la Stratégie nationale du renseignement (SNR).
Le premier cercle du renseignement compte six services : trois relevant du ministère des armées – la direction générale des services extérieurs (DGSE), la direction du renseignement militaire (DRM) et la direction du renseignement de la sécurité de la défense (DRSD) –, un du Ministère de l'intérieur : la direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), et deux du ministère de l'économie et des finances : la direction nationale du renseignement et des enquêtes douanières (DNRED) et Tracfin.
La CNRLT synthétise, à l'attention du Président de la République et d'autres autorités, les informations émanant de la communauté du renseignement. Par ailleurs, elle s'assure de la bonne coopération entre les services et veille à la cohérence de leur action, dans la mesure où leurs modes de fonctionnement et leurs habitudes ne sont pas identiques.