S'agissant de la question relative au recrutement et à la fidélisation, nous n'avons pas de sapeurs-pompiers volontaires, mais nous disposons de réservistes, ce qui est presque l'équivalent. Nous ne rencontrons pas de véritables problèmes de recrutement des réservistes et nous poursuivons notre trajectoire de montée en charge. En revanche, nous rencontrons des problèmes de fidélisation. En général, nos réservistes tiennent quatre ans.
La population qui nous rejoint est plutôt constituée de jeunes, d'étudiants. Ils disposent de temps libre et ils assurent des gardes. Au bout de quatre ans, parfois, certains quittent la région parisienne et partent en province, d'autres trouvent du travail, se mettent en famille, etc., et ont peut-être un peu moins de liberté.
S'agissant du fonctionnement en silo, je constate que les pompiers de Paris entretiennent des liens très forts avec le Samu de Paris et avec les Samu de la petite couronne. À titre d'exemple, pendant les Jeux olympiques, le centre opérationnel de secours santé sera basé à Champerret. Le préfet de police m'a confié la mission d'héberger l'ensemble du secours santé à Champerret. Des associations agréées de sécurité civile, les Samu, des SDIS de la grande couronne seront aussi représentés et nous les accompagnerons. Nos ambulances de réanimation participent au dispositif des ambulances de réanimation de l'ARS. Nos six ambulances de réanimation couvrent chacune un secteur de Paris ou de la proche couronne, au même titre que des UMH des hôpitaux. Nous ne fonctionnons pas en silo.
S'agissant du retour d'expérience à la suite des attentats, à l'époque, le plan rouge existait déjà. Malheureusement, nous étions rodés parce que Paris avait déjà vécu des vagues d'attentats dans le passé. Nous avons néanmoins progressé grâce à la mise en place de trois groupes d'extraction. Ce sont des pompiers qui arrivent protégés avec des gilets pare-balles des casques balistiques protégés et qui ont l'habitude de faire des exercices fréquents avec les forces d'intervention tels que la brigade de recherche et d'intervention (BRI), le RAID et le groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN). Bref, nous travaillons avec les forces de police pour être encore plus rapides sur les lieux parce que chaque minute compte pour sauver les victimes. Il faut rapidement extraire les victimes, les blessés graves, du danger pour les transporter à l'hôpital.
S'agissant de la question relative aux paramédics, dans de nombreux pays, les pompiers pratiquent les deux métiers, à savoir dans tous les pays d'Afrique, à Singapour, à Tokyo, à New York, etc. De nombreux sapeurs-pompiers de Paris préfèreraient se consacrer aux incendies et laisser le secours à des paramédics. Cependant, j'estime qu'il est important pour eux, pour leur connaissance du secteur, d'effectuer des interventions de secours aux victimes. Lorsqu'ils pratiquent une intervention dans la journée, ils doivent en profiter pour repérer la colonne de gaz, la courette, les escaliers de service, etc. Ainsi, si un feu se déclare à trois heures du matin dans le même type d'immeuble haussmannien, ils auront les bons réflexes.
Dès lors, j'incite les hommes à continuer à pratiquer du secours aux victimes et de l'incendie. Je pense que les deux métiers se complètent merveilleusement bien et je ne suis pas favorable à spécialiser les sapeurs-pompiers.