S'agissant de la question relative au recrutement, nous constatons une légère augmentation du recrutement, notamment dans le volontariat. Le problème de la fidélisation est plus prégnant. L'expérience s'apprend sur le terrain et c'est souvent au moment où nos collègues ont acquis cette expérience qu'ils mettent fin à leur engagement.
La fidélisation nécessite une reconnaissance. Actuellement, nous étudions la piste d'une bonification de trimestres pour ce citoyen engagé. Cette reconnaissance vise à aider le citoyen qui s'engage. Les recrutements concernent principalement deux générations. Les JSP, la génération des dix-huit/vingt ans qui s'engagent et veulent donner de leur temps, vont être rapidement confrontés à l'engagement professionnel, à l'engagement familial, aux études et nous les perdrons au bout de deux, cinq, six ou sept ans. La deuxième vague de recrutements concerne les quadras qui ont passé toutes les étapes de leur vie professionnelle, de leur vie familiale, qui veulent donner du sens à leur engagement et qui viennent s'engager. En général, ces quadras restent jusqu'à la fin de l'engagement.
La commission des sapeurs-pompiers volontaires de la Fédération a édité l'année dernière un Livre blanc du volontariat que nous avons d'ailleurs remis au ministre de l'intérieur et des outre-mer, lors du congrès de Toulouse. Cette publication prône la simplification de mesures internes à nos SDIS dont les curseurs ont été réglés trop haut avec la départementalisation. Nous travaillons à l'échelon des SDIS pour redonner un peu de bon sens et surtout de la souplesse.
S'agissant des gardes héliportées, je viens d'un département où, à l'intérieur de l'hélicoptère de la sécurité civile, peuvent se retrouver un bleu, un blanc et un rouge. Il existe une mixité entre gendarmerie, Samu et sapeurs-pompiers. Cette organisation est possible et fonctionne avec beaucoup d'efficacité quand de bons chefs s'entendent bien à l'échelon local.
Les associations agréées de sécurité civile, c'est-à-dire des associations qui sont inscrites dans un dispositif de la DGSCGC, ont leur place dans notre système d'organisation opérationnelle, sous l'autorité du commandant des opérations de secours. Cela rejoint les dispositifs de réserves communales de sécurité civile qui s'inscrivent dans le cadre des plans communaux de sauvegarde. Ces différents dispositifs sont intéressants pour nous, notamment sur le plan logistique, sur les aspects de la connaissance du terrain, de la proximité. Et puis ce sont des citoyens engagés d'une commune qui connaissent bien leur territoire et qui, parfois, sont plus disponibles que nous et nous déchargent de certaines fonctions très chronophages. À titre d'exemple, quand une fuite de gaz importante nécessite d'évacuer des habitants pendant plusieurs heures, les associations agréées de sécurité civile nous aident sur cet aspect logistique, se chargent des citoyens évacués, etc., tout en restant sous l'autorité du commandant des opérations de secours. D'ailleurs, nous militons pour que le directeur départemental du SDIS évolue vers une fonction de directeur départemental de la sécurité civile au sens large du terme.
S'agissant de la question des paramédics, je viens de la Haute-Savoie, voisine de la Suisse. Le canton de Genève a une organisation qui compte des paramédics, des ambulanciers qui ont suivi une formation de paramédics pendant trois ans. Les ambulances sont armées à deux et cela fonctionne très bien. Toutefois, contrairement à ce qui se passe en France, le secours n'est pas gratuit.