L'objectif consiste à disposer de vecteurs aériens qui correspondent à nos besoins. Nous sommes en réalité un peu tributaires d'une compagnie qui propose le seul avion amphibie, qui a connu une maturité technique dans le passé, avec une chaîne de production qui fonctionne sur un système en quelque sorte « de la poule à l'œuf ». En effet, pour que la chaîne se mette en route, il faut des commandes et pour que nous commandions, il faut que nous soyons sûrs que les avions correspondent à nos besoins. Mettre en fabrication et en certification un avion, même si cet avion présente une forte antériorité, même s'il reprend l'architecture essentielle des modèles précédents, consiste à construire un nouvel avion. Une telle démarche s'inscrit donc dans une certaine durée.
Pour autant, il faut bien commencer par passer commande et pour répondre à la question relative aux canadairs, nous avons inscrit la commande de deux canadairs au travers d'une coopération avec les États de l'Union européenne et sur un achat direct. Je ne ferai pas mystère des contraintes que rencontre chaque ministère qui nous conduiront à réfléchir quant à ces achats. Je n'ai ni mandat ni d'ailleurs la connaissance précise des arbitrages qui seront réalisés, mais il m'appartient de vous faire part de ces éléments de contraintes. Il n'en demeure pas moins que la France se positionne dans un achat de canadairs, en particulier avec ses partenaires européens.
Je n'ai pas l'ambition d'être un spécialiste de la question relative à l'A400M. Toutefois, l'A400M ne peut pas se substituer à l'avion amphibie parce qu'il n'est pas amphibie. Nous avions mené une expérimentation avec des Hercules C-130, des avions américains un peu plus petits, mais qui restent des avions tactiques et qui ont démontré certaines limites. L'A400M présente également des limites opérationnelles à telle enseigne que nous avons récemment rencontré le directeur général d'Airbus industrie qui nous a confirmé que l'avion avait fait l'objet d'une expérimentation avec des kits et principalement avec des retardants, mais que l'opération présente des problèmes de dispersion d'eau et l'effet de souffle attendu n'est pas avéré dans le cadre opérationnel. Pour autant, le dispositif reste une piste de réflexion.
Enfin, certains industriels proposent des projets dont ils ont présenté les premiers schémas qui semblent attrayants. Néanmoins, ils s'inscrivent également dans des temps relativement longs.
S'agissant de la quatrième unité d'instruction et d'intervention de sécurité civile, elle est bien confirmée. Il existe actuellement trois forces, réparties sur le territoire national. Une quatrième force a été créée et les premiers recrutements ont été lancés au travers des d'effectifs militaires à Libourne. Un comité de pilotage gère les aspects immobiliers et d'aménagement. Selon une expression chère à l'Administration, nous sommes sur une ligne nominale. Nous ne rencontrons aucune difficulté, qu'il s'agisse du recrutement ou de la disponibilité financière et budgétaire pour démarrer ce programme et cette action qui s'inscrit sur plusieurs années. Son existence non seulement juridique, mais surtout formelle devrait être officialisée cet été. Les premières personnes arriveront en décembre dans des prémices de locaux puisque cette unité nécessite des aménagements structurels importants qui s'étaleront sur les deux années à venir. Ce projet est donc sur les rails et surtout, il concrétise la volonté du ministre de l'intérieur de disposer une quatrième force d'intervention sous statut militaire.