La situation devient de plus en plus inquiétante en Géorgie. Après des mois de manifestations, la loi sur l'influence étrangère a été adoptée en troisième lecture, dans un climat de fortes tensions. Elle oblige toute entreprise, ONG ou organisation médiatique recevant plus de 20 % de son financement de l'étranger à s'enregistrer comme organisation poursuivant les intérêts d'une puissance étrangère. Ces dispositions semblent en tous points similaires à la législation russe de 2014 sur les agents de l'étranger, qui permet au Kremlin de réprimer les voix dissidentes.
Le texte, sévèrement critiqué par les États-Unis et l'UE, remet sérieusement en question la volonté de la Géorgie de se tourner vers l'Europe. Fin 2023, l'UE lui avait octroyé le statut de candidate à l'adhésion, à condition qu'elle engage des réformes de la justice et de l'État de droit. La présidente de la Commission européenne avait prévenu que la Géorgie se trouvait à la croisée des chemins et qu'elle devait rester sur la bonne voie pour rejoindre l'Europe. L'adoption de la loi compromet cette intégration et inquiète profondément les 3,7 millions de Géorgiens. Plus de 80 % d'entre eux préféreraient que leur pays bascule vers l'Europe plutôt que la Russie. Ce texte est le symbole d'un tournant majeur pour le pays.
Quel est votre avis sur l'adoption de cette loi ? Craignez-vous un exode des Géorgiens ? Comment estimez-vous l'ampleur des conséquences de ce tournant politique, tant au niveau local que pour les pays voisins, tels que l'Arménie ? Quels seront les nouveaux enjeux de l'Europe dans ce nouveau cadre ?