Au cours de ma dernière audition par votre commission, j'avais insisté sur les crises qui fracturent le monde : elles ne sont pas résolues, tant s'en faut. Face au risque de basculement de l'ordre international, nous sommes déterminés à organiser et à amplifier la riposte, et ce dans tous les domaines.
Je voudrais revenir sur quelques initiatives menées par mon ministère à propos de la question humanitaire et des efforts de paix conduits dans les crises que vous avez évoquées, sur les grands enjeux de notre avenir européen, sur les négociations climatiques – le ministère ayant pris la charge de celles-ci au niveau international – et sur l'attractivité de notre pays et de son économie.
J'évoquerai d'abord la crise au Soudan, malheureusement oubliée et passée inaperçue pendant plusieurs mois. La France, l'Allemagne et l'Union européenne (UE) ont organisé, le 15 avril dernier, une conférence humanitaire internationale pour le Soudan et les pays voisins. Des milliers de personnes y sont déplacées, des dizaines de milliers vont peut-être décéder et des milliers d'enfants sont privés d'éducation et de logement : c'est une véritable catastrophe humanitaire qui est en cours. Malgré l'actualité internationale très dense, elle mérite d'être discutée. Les besoins des Soudanais sont vertigineux et la famine menace. La mobilisation internationale nous a permis de réunir 2 milliards d'euros. La conférence a aussi été l'occasion de mieux coordonner les initiatives de médiation et de réunir les acteurs de la société civile soudanaise car l'arrêt des combats sera nécessaire pour retrouver une situation normale.