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Intervention de Jean-Louis Bourlanges

Réunion du mercredi 15 mai 2024 à 19h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Bourlanges, président :

Je vous remercie pour cette clarification importante. Nous allons poursuivre nos échanges mais il ne me paraît pas possible que la décision sur ce sujet, quelle qu'elle soit, soit prise en ayant complètement court-circuité le débat avec notre commission.

J'en viens à présent aux différentes crises qui suscitent notre préoccupation. Concernant l'Ukraine, nous aimerions comprendre exactement ce que nous, Européens et Occidentaux, faisons alors que la situation sur le terrain est extrêmement difficile. Avez-vous des éclaircissements sur ce que signifient les mutations des hauts responsables de la défense en Russie ? Et surtout, pourquoi l'Europe, les États-Unis et le Canada – c'est-à-dire les puissances les plus riches, les plus développées et les plus avancées technologiquement – sont incapables de mieux répondre à l'exigence de soutien formulée par nos amis ukrainiens depuis deux ans ? On se souvient dans quelles conditions dramatiques s'était déroulé le Conseil européen en décembre dernier. Pourquoi ne faisons-nous pas mieux ? Pourquoi laissons-nous les Ukrainiens dans cette situation folle ? L'impression qui se dégage est celle d'une faiblesse morale structurelle de nos sociétés, qui m'indigne profondément.

Je voudrais aussi que vous fassiez le point concernant Gaza. Nous sommes un certain nombre au sein de la commission – pas tous, cependant – à avoir apprécié la position du Gouvernement au Conseil de sécurité des Nations Unies en faveur de la reconnaissance d'un État palestinien. Cela nous paraît être la seule solution possible si l'on souhaite créer une situation équilibrée et apaisée à Gaza. Comment pressentez-vous l'évolution de la pression militaire sur Gaza ? Les informations semblent contradictoires, faisant état d'une reconstitution des forces du Hamas dans le Nord de la zone, ou encore de nombreux échanges de tirs à la frontière israélo-libanaise et du souhait d'une grande partie du cabinet israélien d'agir dans cette zone avant la rentrée des classes, avec un risque d'extension du conflit au Liban. Nous ne comprenons pas comment la situation, préoccupante à long terme, peut évoluer en Cisjordanie. Quelle est votre analyse de l'attitude du gouvernement américain, qui semble tiraillé entre des impératifs contradictoires et éprouver de grandes difficultés à arbitrer ?

S'agissant de l'Union européenne, où en sommes-nous, à quelques jours de la visite d'Etat présidentielle en Allemagne, de nos relations avec nos partenaires et amis allemands ? Nous avons l'impression que nous ne sommes pas exactement sur la même longueur d'ondes depuis un certain temps. Comment envisagez-vous l'évolution de la situation ?

Nous sommes aussi très préoccupés par ce qui se passe en Géorgie et par l'adoption de la loi sur l'influence étrangère. J'ai eu de longues discussions avec l'ambassadeur de Géorgie à Paris, un personnage remarquable et respecté qui vient de démissionner ; il m'a dit combien il était inquiet. Le Rêve géorgien, parti dominant, semble engagé dans une procédure qui pourrait aboutir à un véritable déchirement du pays et une destitution de la présidente de la République. Comment percevez-vous cela ?

Enfin, comment se passe la normalisation de nos relations avec le Sénégal, après des moments de forte tension ? Le Gouvernement, qui a voulu maintenir des relations normales à la suite de l'élection présidentielle compliquée qui vient de se dérouler dans ce pays, me semble avoir eu un comportement positif.

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