L'une des premières décisions que j'ai prises lorsque j'ai été élu maire en 2014 – avant d'être élu député – a été de replanter des haies au bord des chemins ruraux de ma commune, pour les protéger mais aussi parce que je suis convaincu – et je ne suis pas le seul à l'être sur ces bancs – de l'utilité de la haie en tant qu'infrastructure environnementale et agricole. La haie est utile en agriculture à plusieurs titres : tout d'abord, elle permet de protéger les insectes auxiliaires qui jouent un rôle agricole essentiel, ainsi que les petits gibiers qui sont utiles pour l'agriculture mais aussi pour la chasse ; ensuite, elle sert à prévenir l'érosion des sols, notamment dans les zones très venteuses ou quand de fortes précipitations sont susceptibles de provoquer des coulées de boue – la présence de haies permet de lutter efficacement contre les écoulements et de protéger les champs ; enfin, elle contribue à protéger l'eau.
Le problème, c'est qu'une partie des agriculteurs, lorsqu'ils doivent assumer la responsabilité de replanter et d'entretenir les haies, ont le sentiment d'être les seuls acteurs de la haie. Or la plantation, l'entretien et la responsabilité d'une haie incombent non seulement aux agriculteurs mais aussi aux collectivités et aux particuliers. Alors que nous légiférons sur l'importance de la haie pour la valoriser et la protéger, nous devons tenir compte de la réalité du monde agricole. Nous devons certes protéger les haies tout en gardant à l'esprit qu'elles évoluent. Il faut tenir compte de leur dynamique qui inclut à la fois de nouvelles plantations et des destructions – à condition qu'elles s'opèrent dans un cadre autorisé par la loi.
Si l'entretien des haies est très important, l'un des amendements adoptés en commission à l'initiative du groupe Les Républicains a précisé qu'il doit se faire en fonction des spécificités de chaque territoire.