À la suite de mes collègues, je vais enfoncer le clou.
Voici donc que le Gouvernement, dans sa grande loi supposée assurer le renouvellement des générations en agriculture, nous propose un article tendant à faciliter la destruction d'espèces protégées. C'est indigne et révoltant. J'invite les collègues de la majorité à être attentifs aux débats, afin qu'ils se rendent bien compte de ce qu'ils s'apprêtent à voter : il sera ensuite trop tard pour, une fois encore, prétendre ne pas avoir su.
L'amendement du Gouvernement à l'article 13 constitue une grave atteinte à la protection des espèces. Malgré l'effondrement de la biodiversité – une diminution de 80 % de la population d'insectes et de 40 % de celle des oiseaux des champs – on continue de supprimer des espèces et des habitats protégés. Or, dans l'immense majorité des dossiers pénaux de destruction d'espèce ou d'habitat protégé, l'élément moral est caractérisé par l'imprudence ou la négligence : il est très difficile de démontrer que l'auteur des faits était au courant de la présence de ces espèces et qu'il avait l'objectif de les détruire.