Chacun raconte cette histoire comme il le veut. La vérité est que, lors de l'examen de l'article 1er , il s'est passé quelque chose que nous regrettons désormais et que nous cherchons à corriger. Nous avons repris le débat lors de l'examen de l'article 3, et tout le monde, de Julien Dive à Aurélie Trouvé, a exprimé le besoin de fixer un objectif chiffré en matière d'agriculture bio.
J'ai proposé au Gouvernement de repousser l'échéance après 2027. Le marché de l'agriculture bio est en crise – c'est un paysan bio qui vous parle – et personne ne pense que nous atteindrons d'ici trois ans des objectifs fabuleux en matière de bio. Nous sommes dans le creux de la vague.
En revanche, on peut espérer qu'en 2030, grâce à l'application du PSN, le marché sera dans un nouveau cycle et que nous pourrons alors atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés. Il ne faut pas se raconter des histoires mais s'inscrire dans une perspective réaliste. Nous ignorons encore si nous serons au-dessus ou en dessous de 10 % des surfaces agricoles, une fois que les déclarations PAC auront été transmises. Fixer un objectif pour 2030 est déjà une belle ambition.
Quelle part des surfaces agricoles faut-il prévoir ? De nombreuses références existent. Nous avons proposé au Gouvernement de retenir, pour l'agriculture biologique comme pour les légumineuses, les objectifs du secrétariat général à la planification écologique, dirigé par Antoine Pellion, sous l'autorité du Premier ministre. Dans le cadre de son travail sur les cycles, notamment de l'eau et de l'azote, le SGPE propose, pour impératif de planification écologique, de consacrer au moins 21 % de la SAU à l'agriculture bio d'ici à 2030.
En acceptant un horizon ni trop proche ni trop éloigné et des objectifs largement partagés – bien que trop peu ambitieux –, nous pourrons voter ces amendements et corriger ainsi l'erreur commise lors de l'examen de l'article 1er .