Voici une occasion de prouver votre bonne foi, monsieur le ministre – cette bonne foi qui vous aurait poussé, bien malencontreusement, à donner un avis défavorable aux sous-amendements visant à maintenir les objectifs chiffrés de surfaces en agriculture biologique, puis à assumer le lendemain la suppression de ces objectifs. Vous avez ici la possibilité de transformer votre mea culpa en acte et de nous montrer qu'en effet, nous n'avons pas le monopole du bio.
Cet amendement, proposé en commission par Stella Dupont, vise à garantir que l'investissement public fort en faveur de la transition vers l'agriculture bio – aides à la conversion, aides au maintien, écorégimes de la PAC – ne soit pas perdu lors des transmissions. L'agriculture biologique est source d'externalités positives qui servent l'intérêt général. Nous devons donc tout faire pour que les exploitations soutenues dans leur conversion restent en bio.
Aujourd'hui, la majorité des nouveaux agriculteurs souhaitent s'installer en bio. Il est donc absurde de dire que ce dispositif priverait de liberté de choix les porteurs de projets. Il y a beaucoup plus de surfaces en conventionnel qu'en bio ; si la minorité souhaitant s'installer en conventionnel le fait sur des surfaces précédemment converties, on aboutit à l'inverse du résultat que doit permettre d'atteindre une bonne politique publique, et on jette l'argent des Français par la fenêtre. Alors que nous sommes déjà très en retard par rapport à nos voisins européens et à nos propres objectifs de surface agricole utile en bio, nous ne pouvons pas nous permettre d'encourager la déconversion des terres. Tel est l'objet de cet amendement.