Je salue M. le rapporteur, avec lequel j'ai échangé durant la semaine qui vient de s'écouler, car il est assis à côté de moi dans l'hémicycle quand il ne rejoint pas le banc des commissions. Mieux vaut deux fois qu'une, lui dirai-je : nous avons effectivement adopté l'amendement n° 2541 dans lequel figure le terme « licence », mais je préfère que nous le rappelions en votant en faveur des amendements en discussion commune. En effet, le groupe Socialistes et apparentés soutient également que ce diplôme doit conférer une licence. Nous avions fait voter l'adoption de cette dénomination en commission ; c'est pourquoi nous n'avons pas déposé de nouveau un amendement en séance.
Si j'entends que le terme « bachelor » parle davantage à la jeunesse, il s'agit d'un effet cosmétique, tandis que nous savons que derrière ce terme se cachent une financiarisation et une marchandisation des écoles et de la formation supérieure. Je ne suis donc pas d'accord avec M. de Lépinau qui soutient qu'il ne s'agit que d'une querelle de mots. Ce n'est pas simplement une question de forme mais de fond : quel avenir voulons-nous donner à l'enseignement supérieur agricole ? Préservons-nous des dérives qui existent dans l'enseignement supérieur : les bachelors et les académies privées vendent des diplômes qui en fait n'existent pas et ne font l'objet d'aucune validation. Les scandales sont nombreux : certaines formations disparaissent du jour au lendemain, des enseignants ne sont pas payés, des étudiants n'ont pas de diplôme ou obtiennent un diplôme qui n'a de valeur que celle du chèque qu'ils ont payé en entrant dans telle ou telle académie.
Nous soutenons donc de façon unanime la volonté de députés de différents groupes – des oppositions mais aussi, j'en suis sûr, de la majorité – de sanctuariser dans l'article 5 la création d'une licence professionnelle, soit un vrai diplôme reconnu par l'État.